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"Même si nous n’avons pas levé de fonds, nous avons gagné en crédibilité et en visibilité" : la success-story de The Phone, grâce à Qui veut être mon associé ?

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The Phone : une visibilité renforcée grâce à Qui veut être mon associé ?

Crédit image : The Phone.

The Phone, la nouvelle alternative aux smartphones pour enfants, a fait sensation sur le plateau de Qui veut être mon associé ? sur M6. Porté par un duo mère-fils, ce projet propose une réponse à une problématique qui touche de nombreuses familles : comment permettre aux enfants de rester joignables sans les exposer aux dangers d’internet et des réseaux sociaux ? Rencontre avec Maïlys Cantzler et Viktor Bach .

Aujourd’hui, 85 % des enfants de 12 ans possèdent déjà un smartphone. Face à cette généralisation, The Phone se démarque par son approche minimaliste et sécurisée. Conçu spécialement pour les jeunes utilisateurs, ce téléphone permet uniquement les appels et les SMS. Sans internet, sans réseaux sociaux et sans distractions inutiles, il vise à redonner aux enfants un usage raisonné et maîtrisé de la technologie.

Derrière ce projet, on retrouve Maïlys Cantzler et son fils Viktor Bach, ainsi que leur associé Marius Colomb. Ensemble, ils ont conçu un téléphone qui répond aux préoccupations des parents tout en prenant en compte les attentes des enfants. Pour eux, The Phone n’est pas seulement un produit, c’est une mission : offrir aux nouvelles générations une relation plus saine avec la technologie. Dans cette interview exclusive pour Pôle Sociétés, Maïlys et Viktor reviennent sur la genèse de leur aventure entrepreneuriale, leur passage dans Qui veut être mon associé ?, les défis de l’entrepreneuriat en famille et les ambitions futures de The Phone.

Pouvez-vous présenter votre duo mère-fils ?

Viktor Bach : Je m'appelle Viktor Bach , j'ai 17 ans. Actuellement en terminale, je passe mon bac cette année. J'ai cofondé The Phone il y a presque deux ans avec ma mère, Maïlys, et Marius Colon, qui nous a rejoints très peu de temps après la genèse du projet.

Maïlys Cantzler : Pour me présenter, je vais prendre un peu plus de temps que Viktor car je n'ai plus 17 ans depuis longtemps ! J'aurai 50 ans cette année. Je suis mère de deux enfants, Viktor et son petit frère Tom. J'ai passé plus de la moitié de ma vie à entreprendre, après seulement six mois en tant que salariée. J'ai d'abord créé un des tout premiers réseaux de crèches privées en France, puis, il y a une dizaine d'années, je me suis tournée vers l'entrepreneuriat social en fondant une association dans le domaine du handicap. J'accompagne également des entrepreneurs sur des projets qui me tiennent à cœur.

Pourquoi avoir monté une startup en famille ? Comment vous est venue l’idée ?

Maïlys Cantzler : The Phone est né d'un besoin concret : nous cherchions une solution pour mon plus jeune fils, Tom, qui à 10 ans était complètement absorbé par son smartphone. Il pouvait passer des week-ends entiers sur TikTok, au point de ne même plus voir la lumière du jour. Il subissait aussi du harcèlement sur les réseaux sociaux. En voyant les messages qu'il recevait, nous avons réalisé l'ampleur du problème.

Viktor Bach : Un soir, en discutant sur le canapé, on s'est dit qu'il fallait lui retirer son smartphone. Mais comme il prenait le bus seul et allait au tennis, il était indispensable qu'il reste joignable. Moi, en tant que frère, et ma mère, en tant que parent, nous avions deux visions complémentaires du problème.

Maïlys Cantzler : J'ai proposé de lui acheter un téléphone à touches classique, mais Viktor a refusé : "Maman, tu ne peux pas lui faire ça." Alors, je l’ai mis au défi de trouver un appareil qui ressemble à un smartphone, sans internet ni réseaux sociaux. Il a cherché... et n'a rien trouvé. C'est à ce moment-là qu'on s'est dit : "Si nous ne le faisons pas, quelqu'un d'autre le fera." Le lendemain matin, Viktor m'a dit : "Maman, on le fait."

Il est rare de voir des entrepreneurs se lancer à 15 ans…

Viktor Bach : J'ai toujours su que je voulais entreprendre. J'avais décidé que je créerai ma première entreprise à 14 ans. Finalement, ça s'est fait à 15, mais avec un projet concret et porteur de sens.

Maïlys Cantzler : C'est amusant parce que Viktor me disait depuis longtemps : "Je cherche l'idée." Je lui répondais toujours : "Ne cherche pas, un jour l'idée viendra à toi." C'est exactement ce qui s'est passé. L'idée de The Phone s'est imposée naturellement.

Quelle est l'ampleur du problème de l'addiction des jeunes aux écrans ?

Viktor Bach : Pour en revenir à la problématique de mon frère, les jeunes de 10-14 ans ne rencontrent pas les mêmes difficultés que ceux de 15-18 ans. Aujourd'hui, la durée moyenne d'écran pour un enfant de 10 ans est de 4h11 par jour, et un tiers des enfants de 8 ans possèdent déjà un smartphone. L'usage commence donc très tôt, et les problèmes aussi.

Maïlys Cantzler : Il y a presque une génération d'écart entre Viktor et Tom. Quand Viktor avait 10 ans, TikTok était encore très marginal. L’écosystème numérique a beaucoup changé.

Comment avez-vous développé The Phone ?

Viktor Bach : Une fois l'idée trouvée, nous avons passé six mois à chercher un fabricant en France ou en Europe. Malheureusement, nous n’en avons pas trouvé. Nous avons alors missionné un bureau d'études français pour nous accompagner dans la sélection d'un fabricant en Chine qui respecte des critères éthiques et environnementaux stricts.

Maïlys Cantzler : La société a officiellement été créée en juin 2023, et la première version du téléphone est expédiée depuis le 22 août 2024. C'est une aventure récente, mais passionnante.

Travaillez-vous avec des associations liées à l’enfance et à la prévention des écrans ?

Maïlys Cantzler : Oui, nous avons à cœur de collaborer avec des initiatives qui partagent nos valeurs. Cette année, nous sommes partenaires du défi 10 jours sans écran. C’est un programme qui encourage les enfants à déconnecter pendant dix jours, et nous sommes ravis d’être l’un de leurs sponsors. L’initiative véhicule exactement les mêmes messages et ambitions que nous.

Nous nous inspirons aussi d’initiatives internationales comme Free Smartphone Childhood en Angleterre. Il s’agit d’un mouvement parental qui milite pour des alternatives au smartphone classique. Des associations de parents d’élèves et des établissements scolaires commencent aussi à promouvoir des alternatives, mais souvent ils ne connaissent que le Nokia 3310 ou l’iPhone. Nous espérons leur offrir une alternative intermédiaire avec The Phone.

Nous sommes également une entreprise à mission : sur chaque téléphone vendu, une partie du chiffre d’affaires est reversée à des associations qui luttent contre l’addiction aux écrans chez les plus jeunes. 10 jours sans écran est la première que nous soutenons officiellement, mais nous restons ouverts à toute collaboration avec des structures qui partagent notre vision.

Comment vivez-vous le fait d’entreprendre en famille ?

Viktor Bach : Depuis tout petit, j’ai toujours eu l’habitude de travailler à côté de ma mère. Quand j’étais enfant, je faisais mes devoirs pendant qu’elle répondait à ses mails ou passait ses appels professionnels. Aujourd’hui, nous travaillons toujours ensemble, mais sur un même projet. Cela change la dynamique.

Ce n’est pas toujours évident, notamment à la maison, où il faut éviter que nos discussions tournent uniquement autour de The Phone. Cela prend beaucoup de place dans nos vies, et nous devons veiller à préserver des moments de déconnexion, notamment pour mon petit frère Tom, qui pourrait se sentir mis de côté. Bien sûr, il y a parfois des désaccords, mais dans l’ensemble, on arrive plutôt bien à distinguer notre relation mère-fils et notre collaboration professionnelle.

Maïlys Cantzler : Je confirme ! J’ai l’habitude d’entreprendre en famille : j’ai monté une entreprise avec le mari de ma sœur jumelle, et ma sœur elle-même a travaillé dans plusieurs de mes sociétés. Depuis huit ans, je suis aussi associée avec mon neveu. Donc je connais cette dynamique, même si je n’ai jamais été aussi proche d’un associé familial qu’avec Viktor.

On essaye vraiment de ne pas laisser le travail envahir toute la sphère familiale, même si Tom est lui-même très impliqué dans le projet. Il est même un micro-actionnaire : lors de notre levée de fonds auprès de 150 investisseurs individuels, nous avons fait en sorte qu’il puisse entrer au capital. Il sait qu’il fait partie de l’histoire, et il est d’ailleurs l’un de nos meilleurs ambassadeurs.

Y a-t-il des défis particuliers à travailler avec son enfant ?

Maïlys Cantzler : Le plus grand défi pour moi, c’est de ne pas me comporter comme une mère avec Viktor dans notre relation professionnelle. Une mère peut dire “Tu fais ça, c’est comme ça et pas autrement.” Mais dans notre cas, ce n’est pas possible. Je dois parfois me freiner et me rappeler que face à moi, ce n’est pas mon fils, mais mon associé. Heureusement, Viktor n’hésite pas à me le rappeler quand il le faut !

Viktor, tu es encore en terminale. Comment arrives-tu à concilier tes études et la gestion de The Phone ?

Viktor Bach : Je passe mon bac ES en avril. Forcément, la question des études se pose. J’aimerais intégrer une formation qui me permette d’avoir un emploi du temps aménagé pour pouvoir continuer à développer The Phone. Je vais tout faire pour trouver un bon équilibre entre mes ambitions académiques et mon engagement entrepreneurial.

Aujourd’hui, je consacre surtout mes vacances et mes week-ends à l’entreprise. En semaine, j’essaie d’être le plus présent possible dans mes cours. Bien sûr, il y a des périodes plus intenses où je dois lever le pied. Par exemple, la semaine dernière, j’étais en plein bac blanc, donc moins actif sur The Phone. Mais dès que j’ai un moment, je m’investis à fond.

Maïlys, comment voyez-vous l’avenir de Viktor ?

Maïlys Cantzler : Ce qui est remarquable, c’est que Viktor réussit brillamment à l’école en parallèle de The Phone. Nous venons de recevoir ses lettres de soutien pour ses candidatures dans des écoles prestigieuses, et les appréciations de ses professeurs sont incroyables ! Moi qui ai eu une mention très bien au bac, je n’ai jamais eu de telles lettres de recommandation. En plus, il a une vie sociale bien remplie et pratique beaucoup de sport. Il dort peu, mais il gère tout cela avec une énergie impressionnante.

L’encouragez-vous à poursuivre ses études ?

Maïlys Cantzler : Je n’ai jamais imposé quoi que ce soit à Viktor. Il était libre de prendre une année de pause ou de se lancer directement dans The Phone à plein temps. C’est lui qui a choisi de poursuivre des études. Pour l’aider à faire son choix, nous avons fait appel à une coach spécialisée. Ni son père ni moi n’avons influencé sa décision : il a pris le temps de réfléchir à ses ambitions et a pris sa décision en toute autonomie. Viktor a une maturité impressionnante pour son âge. Je suis très fière de lui.

Viktor Bach : Oui, je veux m’assurer d’avoir une formation qui me permette de continuer à apprendre tout en poursuivant The Phone. C’est un équilibre que je vais trouver.

Pourquoi avoir choisi de participer à l'émission Qui veut être mon associé ?

Maïlys Cantzler : Nous avons eu la grande surprise d’être contactés en mars 2024. À cette période, notre sujet était particulièrement médiatisé, car l’actualité autour des écrans était forte avec la mise en place de la commission sur les écrans par Emmanuel Macron. Grâce à cette visibilité, nous avons été référencés par la production de l’émission, qui nous a directement contactés pour savoir si nous serions intéressés par une participation.

Nous avons immédiatement répondu oui, mais nous avons tout de même dû passer par toutes les étapes du processus de sélection, comme n’importe quel candidat : premier questionnaire, premier oral, deuxième questionnaire, deuxième oral, et ainsi de suite.

À ce moment-là, nous étions en train de boucler notre levée de fonds, finalisée en mars 2024. Nous n’étions donc pas spécialement à la recherche de financement, puisque nous avions déjà levé 500 000 euros auprès de 150 investisseurs individuels et de quelques business angels.

Cependant, nous avions en tête un projet d’investissement que nous souhaitions soumettre aux investisseurs de l’émission : la relocalisation de notre production en France. Nous avions déjà sécurisé une partie des financements via Bpifrance, mais il nous manquait encore des fonds complémentaires.

Par ailleurs, au-delà de la levée de fonds, participer à une émission suivie par près de 2 millions de téléspectateurs représentait une opportunité en or pour une marque grand public comme la nôtre. Nous sommes une toute jeune entreprise, et face à nous, il y a des géants comme Apple, Samsung ou Nokia. Avoir une exposition médiatique de 20 minutes sur M6 équivaut à une campagne publicitaire que nous n’aurions probablement pas pu nous offrir avant des dizaines d’années.

Comment s’est passée l’émission ? Étiez-vous déçus du résultat ?

Maïlys Cantzler : Nous avions demandé 185 000 euros en espérant que deux ou trois investisseurs se positionnent. Finalement, aucun n’a investi. Forcément, nous avons été déçus sur le moment.

Viktor Bach : Oui, c’était un échec en soi de ne pas réussir à convaincre les investisseurs. Mais au fil de l’émission, ils nous ont fait comprendre que la relocalisation de notre production en France n’était pas une priorité immédiate. En sortant du plateau, nous avons réalisé qu’ils avaient raison : nous avons donc décidé de reporter ce projet à 2026 ou plus tard.

L’émission a-t-elle eu un impact immédiat sur vos ventes ?

Maïlys Cantzler : Contrairement à d’autres participants qui annoncent des centaines de milliers d’euros de chiffre d’affaires en une soirée, nous n’avons pas connu ce phénomène. Cela nous a mis un coup au moral, et nous nous sommes demandé si notre produit plaisait vraiment.

Après réflexion et discussions avec nos coachs et experts, nous avons compris que notre téléphone n’est pas un produit d’achat impulsif. Un téléphone pour enfant, c’est une décision qui se prend en famille, entre les parents et l’enfant, et qui est généralement liée à un événement particulier comme une rentrée scolaire, un anniversaire ou Noël. Le mois de février, juste avant les vacances de ski, n’est pas un moment où l’on achète un téléphone pour son enfant.

L’impact de l’émission se joue donc sur la notoriété à long terme, plutôt que sur un pic de ventes immédiat. D’ailleurs, nous avons lancé aujourd’hui même une étude de notoriété avec un institut spécialisé pour mieux comprendre comment l’émission a influencé la perception de notre marque.

Quelles ont été les retombées en termes de visibilité ?

Viktor Bach : Sur les réseaux sociaux, nous avons eu un vrai engouement. Le soir même et dans les jours qui ont suivi, nous avons gagné environ 2 000 abonnés sur Instagram. Mais c’est surtout sur LinkedIn que l’impact a été énorme. J’ai publié un post racontant notre expérience et il a explosé : environ 600 000 impressions, près de 500 commentaires, une centaine de republications… Et, surtout, énormément de messages de soutien et d’encouragement.

Les gens ont vraiment adhéré à notre démarche et nous ont fait sentir qu’ils croyaient en notre projet. C’était extrêmement motivant.

Avez-vous reçu des opportunités suite à l’émission ?

Maïlys Cantzler : Oui, au-delà de la visibilité, nous avons reçu une centaine de propositions de partenariats, y compris de la part de très grandes marques de la téléphonie. Ce qui est intéressant, c’est que ces grandes entreprises ne veulent pas se positionner sur notre segment de marché, car un téléphone sans connexion n’est pas rentable pour elles : pas de revenus issus de la data, pas de récurrence, et une faible marge sur le produit lui-même.

Mais en même temps, elles reconnaissent l’intérêt de notre produit et veulent nous aider à mieux produire et sourcer nos composants. C’est un véritable tournant pour nous, car cela pourrait nous permettre de nous structurer et d’accélérer notre développement.

Comment allez-vous capitaliser sur cette visibilité ?

Maïlys Cantzler : Tout va dépendre des résultats de notre étude de notoriété. Si nous avons déjà un bon taux de reconnaissance de marque, nous nous concentrerons sur le renforcement de notre image et du bouche-à-oreille.

Aujourd’hui, nous avons déjà vendu plus de 4 000 téléphones. Ces enfants qui utilisent The Phone vont naturellement influencer leur entourage. C’est comme le mouvement anti-smartphone qui commence à émerger : un enfant sans smartphone peut en convaincre un autre de faire pareil. Ce phénomène prend du temps, mais il est en marche.

Nous savons aussi que notre produit demande un temps de réflexion avant l’achat. Contrairement à un produit comme un dentifrice Smilist, qu’on achète sur un coup de tête après avoir vu une pub, un téléphone est un engagement. Nos données montrent que les clients visitent en moyenne notre site trois à quatre fois avant d’acheter, et parfois jusqu’à six ou sept fois.

Notre objectif est donc clair : capitaliser sur la visibilité offerte par M6 pour être prêt au moment où les parents prendront leur décision, notamment pour la rentrée scolaire et Noël.

Et la production en France, est-ce toujours un objectif ?

Maïlys Cantzler : Oui, mais ce projet est désormais reporté à 2026 ou plus tard. Grâce aux échanges avec les investisseurs de l’émission, nous avons compris qu’il était plus urgent de structurer notre marque et notre marché avant de penser à la relocalisation.

D’ici là, nous allons continuer à grandir, à prouver la pertinence de notre modèle et à voir comment nous pouvons optimiser notre production avec l’aide de nos nouveaux partenaires.

Quel est le prix de The Phone et quelles sont les évolutions à venir ?

Maïlys Cantzler : La première version, The Phone 1, a été lancée à 100 euros. À partir de mai-juin, nous lançons The Phone Plus avec plusieurs améliorations : passage à la 4G (nécessaire notamment pour l’Angleterre, qui abandonne la 3G), amélioration de la robustesse et de la qualité des composants, et une refonte esthétique. Le prix de cette version sera de 149 euros, avec une offre de lancement à 129 euros pendant la période de prévente.

Ce prix peut-il être un frein pour certains parents ?

Maïlys Cantzler : C’est une question que l’on nous pose souvent, car certains comparent notre produit à un téléphone à touches type Nokia 3310, qui coûte entre 30 et 80 euros. Mais la comparaison n’est pas pertinente : c’est comme comparer un ordinateur à une machine à écrire.

Un téléphone tactile comme le nôtre coûte forcément plus cher à produire qu’un modèle à touches. Et surtout, il y a la question de l’usage : beaucoup de parents nous disent que leur enfant refuse d’utiliser un téléphone à touches, car il se sentirait exclu à l’école. Certains enfants vont même jusqu’à casser leur téléphone basique par frustration. Nous offrons une alternative qui ne les marginalise pas socialement, tout en évitant les dangers des smartphones classiques.

Quels sont vos enjeux en matière de croissance ?

Maïlys Cantzler : L’un des axes de développement est l’international. Aujourd’hui, nous réalisons 8 % de nos ventes à l’étranger, dont près de 60 % en Angleterre. Nous allons structurer notre réseau de distribution et nos partenariats locaux, notamment grâce à un stagiaire spécialisé en commerce international qui nous rejoindra bientôt.

Un autre enjeu est de renforcer notre présence dans les écoles et les associations de parents d’élèves. L’an dernier, certaines nous ont spontanément contactés pour inclure The Phone dans leurs initiatives (tombolas, événements éducatifs, etc.). Cette année, nous allons être plus proactifs.

Cherchez-vous encore à lever des fonds ?

Maïlys Cantzler : Non, nous avons atteint un équilibre financier grâce aux ventes, qui suffisent pour financer nos opérations actuelles. C’est une vraie satisfaction de pouvoir grandir sans dépendre immédiatement d’investisseurs extérieurs.

Viktor, quel conseil donnerais-tu à un jeune qui hésite à se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Viktor Bach : Je le conseillerais mille fois ! C’est une expérience exceptionnelle. J’apprends tous les jours, notamment grâce aux personnes plus expérimentées avec qui je travaille. Cela m’a apporté une autonomie, une rigueur et une discipline qui me servent aussi dans ma vie personnelle.

Le conseil que je donnerais, c’est qu’il ne faut pas se laisser impressionner par l’ampleur d’un projet. Il y a toujours un moyen de le concrétiser, même à petite échelle au début. L’important, c’est de se lancer.

Aurais-tu osé entreprendre sans ta mère ?

Viktor Bach : Très honnêtement, je ne sais pas. J’aurais peut-être réfléchi à deux fois avant de me lancer seul. Travailler avec elle m’a permis d’apprendre plus vite et d’éviter certaines erreurs. Cela m’a aussi donné une force et une confiance que je n’aurais peut-être pas eues seul.

Recommanderiez-vous l’émission Qui Veut Être Mon Associé ? à d’autres entrepreneurs ?

Viktor Bach : Oui, sans hésitation ! C’était une expérience incroyable, pleine d’apprentissages. Même si nous n’avons pas levé de fonds, nous avons gagné en crédibilité et en visibilité. Et surtout, nous avons vu à quel point notre projet suscite de l’intérêt et du soutien.

Maïlys Cantzler : C’est une opportunité unique, non seulement pour la visibilité, mais aussi pour l’apprentissage. Le simple fait de préparer notre pitch et de défendre notre projet devant des investisseurs nous a énormément fait progresser.

Viktor Bach : Et au-delà de l’expérience business, c’est une aventure humaine incroyable. J’en garde un souvenir exceptionnel et je referais cette expérience sans hésiter. L’équipe de production est incroyable, bienveillante et toujours disponible. Même après l’émission, ils continuent de nous suivre.

Maïlys Cantzler : Aujourd’hui, nous sommes plus motivés que jamais pour faire grandir The Phone. L’émission nous a offert une visibilité précieuse, mais ce n’est qu’une étape. Nous allons continuer à structurer notre développement, à affiner notre offre et à sensibiliser toujours plus de parents à l’importance de proposer une alternative aux smartphones classiques pour les jeunes générations.

Viktor Bach : On ne fait que commencer !

THE PHONE

Activités des sièges sociaux

Sommaire

  • Pouvez-vous présenter votre duo mère-fils ?
  • Pourquoi avoir monté une startup en famille ? Comment vous est venue l’idée ?
  • Il est rare de voir des entrepreneurs se lancer à 15 ans…
  • Quelle est l'ampleur du problème de l'addiction des jeunes aux écrans ?
  • Comment avez-vous développé The Phone ?
  • Travaillez-vous avec des associations liées à l’enfance et à la prévention des écrans ?
  • Comment vivez-vous le fait d’entreprendre en famille ?
  • Y a-t-il des défis particuliers à travailler avec son enfant ?
  • Viktor, tu es encore en terminale. Comment arrives-tu à concilier tes études et la gestion de The Phone ?
  • Maïlys, comment voyez-vous l’avenir de Viktor ?
  • L’encouragez-vous à poursuivre ses études ?
  • Pourquoi avoir choisi de participer à l'émission
  • Comment s’est passée l’émission ? Étiez-vous déçus du résultat ?
  • L’émission a-t-elle eu un impact immédiat sur vos ventes ?
  • Quelles ont été les retombées en termes de visibilité ?
  • Avez-vous reçu des opportunités suite à l’émission ?
  • Comment allez-vous capitaliser sur cette visibilité ?
  • Et la production en France, est-ce toujours un objectif ?
  • Quel est le prix de The Phone et quelles sont les évolutions à venir ?
  • Ce prix peut-il être un frein pour certains parents ?
  • Quels sont vos enjeux en matière de croissance ?
  • Cherchez-vous encore à lever des fonds ?
  • Viktor, quel conseil donnerais-tu à un jeune qui hésite à se lancer dans l’entrepreneuriat ?
  • Aurais-tu osé entreprendre sans ta mère ?
  • Recommanderiez-vous l’émission