Le gouvernement français, à travers Ademe Investissement, vient d'annoncer un investissement de 5 millions d'euros dans Team for the Planet (TFTP), une société à but non lucratif qui soutient des innovations décisives pour la lutte contre le changement climatique. Cette participation s'inscrit dans un tour de table plus large de 10 millions d'euros et témoigne de la volonté de l'État de promouvoir l'effet de levier de l'argent public pour accélérer la transition écologique.
Team for the Planet, un acteur engagé pour le climat
Créée en 2019, Team for the Planet, aussi connu sous le nom TFTP, se définit comme un mouvement citoyen et une holding d'investissement dédiée à la lutte contre le dérèglement climatique. Sa mission ? Identifier, financer et déployer à grande échelle des innovations ayant un impact significatif sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Pour y parvenir, TFTP s'appuie sur une communauté de plus de 120 000 investisseurs individuels et 18 000 entreprises, qui apportent non seulement des capitaux mais aussi leur expertise pour évaluer et accompagner les projets. L'ambition affichée est de lever un milliard d'euros d'ici 2030 afin de soutenir une centaine d'innovations à fort potentiel.
La particularité de Team for the Planet réside dans son statut de société à but non lucratif pour ses actionnaires. Concrètement, l'intégralité des dividendes perçus est réinvestie dans de nouveaux projets, tandis que les actionnaires sont rémunérés en "dividendes climat", calculés sur la base des tonnes de CO2 évitées grâce aux innovations financées.
Crédit image : Team for the Planet
Un processus de sélection rigoureux et des projets prometteurs
Pour choisir les innovations à soutenir, Team for the Planet a mis en place un processus de sélection en plusieurs étapes. Les projets sont d'abord sourcés et évalués par les milliers d'évaluateurs actionnaires selon des critères tels que l'impact direct et mesurable sur les émissions de gaz à effet de serre, la facilité de déploiement en open source et le potentiel économique.
Les innovations présélectionnées sont ensuite examinées par un comité scientifique composé d'experts issus d'organismes reconnus, qui réalise des tests de marché pour s'assurer de la viabilité des projets. Enfin, les investissements sont approuvés par un vote en assemblée générale rassemblant l'ensemble des actionnaires.
Parmi les 14 innovations déjà financées par TFTP, on retrouve notamment Leviathan Dynamics, une entreprise qui a développé une solution de production de froid à base d'eau plutôt que de gaz HFC, Cool Roof, qui propose une peinture réfléchissante à base de coquilles d'huîtres pour réduire la température des bâtiments, ou encore Beyond the sea, qui conçoit des systèmes de traction de navires par kite pour diminuer la consommation de carburant.
Un investissement stratégique pour soutenir les innovations climatiques
L'investissement de 5 millions d'euros réalisé par l'État via Ademe Investissement, une filiale de l'Agence de la transition écologique (Ademe), marque un tournant dans le soutien public aux initiatives innovantes en faveur du climat. Cette participation significative s'inscrit dans le cadre du Programme d'investissements d'avenir (PIA) et du plan France 2030, qui visent à financer des projets stratégiques pour la transition écologique et énergétique.
En apportant ces fonds à Team for the Planet, l'État entend jouer un rôle de catalyseur pour attirer d'autres investisseurs publics et privés, et ainsi démultiplier l'impact des innovations sélectionnées. L'objectif est de créer un écosystème vertueux où l'argent public agit comme un levier pour mobiliser des financements complémentaires et accélérer le passage à l'échelle des solutions les plus prometteuses.
Cette opération illustre également la volonté du gouvernement de soutenir le développement de modèles économiques innovants et engagés, à l'image de Team for the Planet. En investissant dans une société à but non lucratif qui réinvestit l'intégralité de ses dividendes dans de nouveaux projets, l'État envoie un signal fort sur la nécessité de repenser les modes de financement et de gouvernance pour répondre à l'urgence climatique.