La startup française Share My Space, pionnière dans le domaine de la connaissance de l’espace, a annoncé avoir réalisé une levée de fonds en série A de 10 millions d’euros. Une opération qui s’accompagne d’un changement de nom : l’entreprise basée à Toulouse est désormais baptisée Aldoria.
Des dizaines de milliers d’objets en orbite
C’est en 2017 que Romain Lucken et Damien Giolito ont fondé Share My Space. La société se positionne dans le domaine de la connaissance de l’espace (en anglais Space Situation Awareness ou SSA), consistant à surveiller et prévenir les éventuelles collisions spatiales. En effet, selon l’Agence spatiale européenne (ESA), 36 000 débris de plus de 10 centimètres tournent en orbite basse à 28 000 km/h autour de la Terre. À cela s’ajoutent 9 000 satellites actifs. Un chiffre qui “devrait atteindre 40 000 en 2030”, comme le précise la jeune pousse.
Une levée de fonds pour mieux prévenir les collisions
Share My Space, désormais nommée Aldoria, possède six stations de surveillance optique sur quatre continents. Elles lui ont permis, en 2023, de générer 230 000 mesures indépendantes sur 5 000 objets, et d’anticiper 30 millions de rapprochements potentiellement dangereux. Alors que le trafic spatial augmente et reste marqué par une absence de réglementation, la startup envisage de porter son réseau de stations à 12 d’ici 2025, pour mieux prévenir les opérateurs sur les menaces en temps réel. Pour cela, elle vient de lever 10 millions d’euros en série A. Un financement réalisé par Starquest Capital, le Fonds du Conseil Européen de l'Innovation, le fonds Deep Tech 2030 géré par Bpifrance, Expansion Ventures, Space Founders France et Wind Capital. Il s'agit de la levée de fonds la plus importante pour une entreprise de SSA en Europe. L’opération porte le montant total des investissements dans l'entreprise à 22 millions d'euros depuis sa création.
20 clients font déjà confiance à Aldoria
Dans un communiqué de presse, Romain Lucken, PDG d’Aldoria, s’est réjoui de la prise de conscience concernant le problème des débris spatiaux, “dans la communauté spatiale et au-delà”. “Nous sommes très heureux de constater que la protection de l'environnement orbital est désormais soutenue par la finance verte, et nous sommes donc particulièrement fiers de notre partenariat avec Starquest Capital à travers leur fonds Protect Article 9, avec le soutien de notre actionnaire existant Expansion Ventures, ainsi que de plusieurs investisseurs publics”, a-t-il ajouté.
Grâce à des partenariats et à des contrats aux côtés d’agences spatiales comme le CNES (Centre national d’études spatiales) et l’ESA (Agence spatiale européenne), mais aussi à des opérateurs de satellites commerciaux comme Airbus Defence & Space, Aldoria opère déjà dans plus de 17 pays et compte vingt clients. Un nombre qui devrait augmenter en même temps que le lancement des nouvelles stations de surveillance de la startup.