Mardi 7 mai 2024, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a donné son feu vert à la mise en service future de l’EPR de Flamanville. EDF a pu commencer à charger le combustible nucléaire dans le réacteur, avec 12 ans de retard sur le calendrier initial.
Une autorisation obtenue le 7 mai 2024
“Par décision du 7 mai 2024, l'ASN a autorisé la mise en service du réacteur EPR de Flamanville. Cette autorisation permet à EDF de charger le combustible nucléaire dans le réacteur et de procéder aux essais de démarrage puis à l'exploitation du réacteur”, a indiqué l'Autorité de sûreté nucléaire dans un communiqué. Dès le lendemain de cette annonce, EDF a commencé le premier chargement du combustible nucléaire, déjà présent sur le site depuis janvier dernier. Une première étape vers la production d’électricité, que le groupe français attendait depuis longtemps. Elle arrive en effet après seize années de travaux, et près de douze ans de retard sur le calendrier de départ.
Un coût total bien plus élevé que prévu
Le chantier de l’EPR de Flamanville, dans la Manche, avait démarré en 2007 et devait durer cinq ans, pour un coût de 33 milliards d’euros. Si la construction a effectivement débuté en décembre de cette année-là, divers problèmes ont décalé le chantier à de multiples reprises. Résultat, selon les calculs de la Cour des comptes, la mise en service de l’EPR de Flamanville devrait coûter 19,1 milliards d’euros, soit près de six fois plus que ce qui était prévu lors du lancement du projet. EDF estime pour sa part un coût total de 13,2 milliards d’euros depuis le début du chantier.
Un démarrage de la production attendu à l’été 2024
Dans un communiqué paru le 8 mai, l’énergéticien français a fait savoir que le chargement des assemblages du combustible dans la cuve du réacteur allait durer “plusieurs jours”. “241 assemblages combustible vont être chargés dans la cuve du réacteur”, était-il écrit. Finalement, cette étape s’est terminée mercredi 15 mai. "Après, on ferme la cuve. Puis des essais sont réalisés cuve fermée, et après, il y aura des étapes de montée en pression et en température qui permettront de tester d'autres dispositifs de sûreté", avait expliqué le directeur général adjoint de l'ASN, en marge de la présentation du rapport annuel de l’autorité sur l'état de la sûreté nucléaire en France. EDF va poursuivre ces opérations de contrôle pendant plusieurs mois, toujours en lien étroit et sous le contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire. Le groupe compte connecter l’unité de production au réseau électrique à l’été 2024.
