Début 2026, l’ancienne base aérienne de Creil sera officiellement convertie en ferme photovoltaïque, la deuxième plus grande du territoire avec 350 000 panneaux solaires. L’entreprise Photosol, ayant remporté l’appel d’offres en 2019, y consacre un budget de 130 millions d’euros.
La base aérienne de Creil, inactive depuis 2016, a fait l'objet de plusieurs propositions de reconversion : club d'aviation civile, construction de logements ou création d'un centre de recherche en renseignement militaire. Jusqu’en 2018 où le ministère des Armées et le ministère de la Transition écologique décident de collaborer pour donner naissance au programme "Place au soleil", visant à promouvoir l'énergie solaire.
Suite à un appel à manifestation d'intérêt (AMI), Photosol, une entreprise spécialisée dans le photovoltaïque, a été sélectionnée pour mener à bien le projet. La société va investir 130 millions d’euros pour 147 hectares de panneaux photovoltaïques, qui produiront l’énergie équivalente à la consommation moyenne annuelle d’une ville de 85 0000 habitants. Cette centrale sera donc la deuxième plus importante de France en termes de superficie et de volume d'électricité solaire.
La mise en service progressive de Creil jusqu’en 2026
Bien que Photosol ait reçu l'été dernier les autorisations nécessaires, y compris le permis de construire pour démarrer les travaux, le début effectif de l'implantation de la centrale photovoltaïque n'a pas encore eu lieu. Le retard est dû à une caractéristique particulière du site : son histoire marquée par d'intenses bombardements au cours de la Seconde Guerre mondiale. Une étape de dépollution pyrotechnique est requise avant de pouvoir entamer la construction de la centrale. À ce jour, aucune munition n'a été trouvée dans le sol, mais cette phase de préparation est estimée à plusieurs mois. Les mises en service successives des panneaux solaires s’étaleront entre juin 2024 et début 2026.
Photosol bénéficie d’une autorisation d'occupation du domaine public pour 30 ans
Le projet de Photosol, d'un coût estimé à 130 millions d'euros, s'accompagne d'une autorisation d'exploitation du domaine public pour une durée de 30 ans. En contrepartie, l'entreprise s'engage à verser à l'État une redevance totale de 68 millions d'euros, sous la forme d'un "loyer annuel", comme le précise Guillaume Pinus dans un reportage pour France 3, coordinateur du projet chez Photosol.
Le modèle économique de Photosol repose sur la vente de l'électricité générée par les panneaux solaires, avec un mécanisme de tarification spécifique. Guillaume Pinus explique : "L'État nous soutient dans la production d'énergie renouvelable en garantissant un prix fixe pour une période de 20 ans. Ce prix est déterminé suite à notre participation à un appel d’offres de la Commission de Régulation de l’Énergie, où le critère de sélection principal est le prix de vente proposé. Si le prix de vente sur le marché est inférieur au prix garanti, l'État nous compense la différence. Inversement, si notre prix de vente dépasse le prix garanti, nous restituons la différence à l'État."
D'après les informations fournies par l'Agence de la transition écologique (ADEME), le projet devrait engendrer la création de 430 emplois lors de la phase de construction. Par la suite, environ 30 emplois seront maintenus pour la gestion et l'exploitation du site.