La société Verso Energy a annoncé son intention d’implanter deux unités de production de kérosène de synthèse dans les Landes et en Haute-Vienne. Ce sont près de deux milliards d’euros qui pourraient être investis si les projets arrivaient à leur terme.
Deux unités de production à Tartas et Saillat-sur-Vienne
La startup Verso Energy, créée en 2021, souhaite devenir un acteur majeur de la décarbonation et de la transition énergétique. S’adressant aussi bien aux entreprises industrielles qu'aux exploitants agricoles, aux collectivités locales et aux propriétaires de terrains dégradés, elle accompagne ses clients dans leurs projets liés à l’énergie solaire, à l’hydrogène, aux carburants de synthèse et au stockage par batterie. L’entreprise, cofondée par Xavier Caïtucoli (Total, Direct Energie) et Antoine Huard (Générale du Solaire International), vient d’annoncer avoir deux projets de grande envergure en Nouvelle-Aquitaine. Le 12 juillet 2024, dans un communiqué, elle a fait part de son intention d’ouvrir une unité de production de carburants de synthèse à Saillat-sur-Vienne en Haute-Vienne. Une deuxième unité doit être implantée à Tartas dans les Landes.
Valoriser le CO2 des producteurs de papier
Le site de Saillat-sur-Vienne permettra de produire de l’hydrogène et du méthanol de synthèse qui serviront à fabriquer des carburants à destination des domaines de l'aviation et du maritime. Verso Energy rachètera par ailleurs le CO2 de Sylvamo, producteur de papier installé juste à côté. “Le kérosène de synthèse - ou eSaf - sera transporté par train vers les grands aéroports nationaux. Nous n’allons pas utiliser des arbres et couper des forêts pour faire voler des avions. Nous captons le CO2 à partir d’un procédé déjà existant sans augmenter la quantité de biomasse prélevée”, a indiqué Antoine Huard, cofondateur et directeur général de Verso Energy, au Journal des entreprises. Le site pourrait produire 95 000 tonnes d’hydrogène par an et capter 630 000 tonnes de CO2, ce qui permettra de fabriquer 150 000 tonnes de kérosène de synthèse. Environ un milliard d’euros pourrait être investi dans ce projet, qui devrait créer environ 300 emplois, dont 120 directs.
Des mises en service prévues pour 2030
Le site de Tartas sera également dédié à la production de kérosène de synthèse, avec utilisation d’un CO2 issu de la production de groupes papetiers locaux. Il nécessiterait lui aussi un investissement d’un milliard d’euros. Pour le moment, ces deux projets d’envergure n’en sont qu’à leurs prémices, les démarches étant en cours pour acquérir les terrains nécessaires. La startup a également “payé un acompte pour sécuriser le raccordement électrique sur les deux sites”. Elle déposera ensuite toutes les demandes d'autorisations administratives nécessaires début 2025, en espérant recevoir des réponses positives courant 2026. Les deux gigafactories pourraient être mises en service à l’horizon 2030. Pour rappel, en 2030, les compagnies aériennes devront intégrer 1,2 % d’eSaf dans le kérosène des vols au départ de l’Europe, selon le règlement européen RefuelEU Aviation, adopté en octobre 2023. Cette part de kérosène de synthèse devra atteindre les 35 % en 2050.
