Scienta Lab utilise l’intelligence artificielle pour améliorer la compréhension des maladies auto-immunes et inflammatoires. La startup, incubée à Station F, vient de lever 4 millions d’euros pour accélérer la recherche, aux États-Unis et en Europe.
Mieux connaître les maladies auto-immunes et inflammatoires
Maladie de Crohn, polyarthrite rhumatoïde, psoriasis, lupus… Si ces maladies inflammatoires et auto-immunes touchent entre 5 et 7 % de la population mondiale, leur compréhension s’avère encore limitée. Ainsi, les traitements qui existent à l’heure actuelle restent très généralistes, et s’avèrent peu ou pas efficaces chez un tiers des patients. Science Lab, créée en 2021, cherche à répondre à cette problématique en développant une connaissance plus fine de ces maladies. Combinant expertises technologiques, médicales et pharmaceutiques, elle souhaite proposer une approche médicale plus précise et adaptée aux spécificités de chaque personne touchée.
L’intelligence artificielle au service de la santé
Camille Bouget, Vincent Bouget et Julien Duquesne, les trois cofondateurs de Scienta Lab, ont développé avec leur équipe le modèle EVA, présenté comme “le premier modèle de fondation 100 % dédié à l’immunologie et la compréhension de son mécanisme d’action au niveau biologique”. Il comprend des informations cliniques (sur les malades, leurs symptômes, leur profil génomique…) provenant de patients volontaires, de centres de recherche et de données publiques anonymisées.
Utilisant l'intelligence artificielle, il permet de mieux comprendre l’hétérogénéité des maladies inflammatoires et auto-immunes. Les résultats sont ensuite commercialisés dans le cadre de programmes de recherche et développement. À terme, le modèle pourrait aider le corps médical à proposer les meilleures options thérapeutiques aux patients, mais aussi servir à développer de nouveaux médicaments.
4 millions d’euros pour se renforcer
Début décembre 2023, la jeune pousse a annoncé avoir finalisé une levée de fonds de 4 millions d’euros. Une opération réalisée auprès de Centrale Supélec Venture et de plusieurs business angels, et qui va lui permettre de renforcer ses équipes technologiques et biomédicales. Alors qu’elle emploie actuellement dix personnes, elle envisage cinq recrutements en 2024. Scienta Lab souhaite aussi diversifier son portefeuille clients (des centres de recherche et des laboratoires), aux États-Unis comme en Europe (notamment en Allemagne, Suisse et Royaume-Uni). Le troisième objectif consiste à améliorer son modèle pour affiner davantage la compréhension de la situation des patients. “Grâce à ce premier tour de table, nous allons accélérer nos efforts pour faire de la médecine de précision une réalité d’aujourd’hui pour les patients souffrant de maladies auto-immunes et inflammatoires”, a expliqué Camille Bouget, CEO et cofondatrice.