Le géant français de la sidérurgie, ArcelorMittal, est poursuivi pour avoir dépassé largement les seuils légaux de pollution sur son site de Fos-sur-Mer. Il est également accusé de falsification de données. Les habitants, inquiets depuis des années, espèrent enfin une reconnaissance judiciaire.
Une procédure inédite pour une pollution industrielle majeure
Ce lundi 25 mars, ArcelorMittal a été officiellement mis en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui » ainsi que pour « faux et usage de faux ». Cette décision fait suite à une plainte collective déposée en 2018 par près de 300 habitants, associations et syndicats de la région de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône. Ils reprochent au groupe d’avoir exposé la population à des niveaux de pollution largement supérieurs aux normes autorisées.
Selon l’enquête menée par les juges d’instruction du pôle santé publique de Marseille, plusieurs substances hautement toxiques ont été émises en excès par le site industriel : particules fines, benzène, dioxyde de souffre, plomb, cadmium… Autant de polluants connus pour leurs effets délétères sur la santé, en particulier respiratoire et cardiovasculaire. Le parquet soupçonne également ArcelorMittal d’avoir transmis aux autorités des données falsifiées, destinées à minimiser l’ampleur et l’impact des rejets.
Le groupe a déjà été placé sous contrôle judiciaire avec une caution de 250 000 euros et la constitution d’une garantie bancaire de 1,7 million d’euros.