Le groupe Orano (ex Areva) vient d’annoncer le paiement d’une amende de 4,8 millions d’euros pour stopper les poursuites contre des faits de corruption en Mongolie.
Une amende pour stopper les poursuites et une mise en conformité nécessaire
Le groupe Orano est une multinationale française, détenue par l'Etat Français depuis le démantèlement d'Areva en 2018. Spécialisée dans l'excavation de combustibles nucléaires, elle fait partie des leaders mondiaux dans son secteur.
Récemment, le groupe a accepté de verser une amende de 4,8 millions d’euros dans le cadre d’une convention judiciaire d’intérêt public (CJIP) conclue avec le Parquet national financier (PNF). Cet accord, validé par le tribunal de Paris le 9 décembre 2024, met fin aux poursuites engagées contre Areva pour des faits de corruption en Mongolie.
Les activités minières d’Areva, aujourd'hui opérées par Orano Mining, avaient été liées à des versements illicites à des agents publics via le cabinet de conseil Eurotradia, entre 2013 et 2017.
En parallèle, Orano a également accepté de financer un programme de mise en conformité d’un montant de 1,5 million d’euros sur trois ans. Ce programme sera supervisé par l’Agence française anticorruption (AFA) et vise à renforcer les pratiques éthiques du groupe, un effort déjà amorcé depuis la transformation de l’entreprise en 2018.
Des accusations graves mais une absence de condamnation formelle
Cette CJIP ne constitue ni un aveu de culpabilité, ni une condamnation judiciaire pour Orano. En effet, elle permet au groupe de tourner la page d’un passé controversé tout en mettant en avant son engagement à respecter les normes internationales anticorruptions.
Les faits reprochés concernaient un versement d'environ 1,27 million d’euros à un homme d’affaires mongol pour influencer l’attribution de licences minières et la signature de contrats favorables à Areva. Ces pratiques avaient été mises en lumière par une enquête de l’Office anticorruption en 2015.
En dépit de cet accord, cette affaire rappelle les controverses (corruption au Niger, affaire Kearney ou encore rachat de la firme par UraMin en 2007) qui ont entaché l’image d’Areva dans le passé, un héritage que le groupe Orano cherche à dépasser.