Tout juste créée, la startup Bioptimus vient d’annoncer la finalisation d’une levée de fonds de 35 millions de dollars. Un capital d’amorçage qui lui permettra d’appliquer l’IA générative au secteur de la biologie.
L’intelligence artificielle générative au service de la biologie
Rodolphe Jenatton, ancien chercheur de Google DeepMind, et Jean-Philippe Vert, ex-directeur de la R&D de la licorne Owkin, se sont associés pour créer la startup Bioptimus. Leur but est d'accélérer l’innovation dans la biomédecine grâce à l’intelligence artificielle générative. Incubée depuis fin 2023 au sein d’Owkin, l’entreprise, composée de six personnes, a levé 35 millions de dollars en amorçage, soit 32,2 millions d’euros. Un tour de table mené par Sofinnova Partners et Bpifrance, via son fonds Large Venture, aux côtés de fonds internationaux basés en France, tels que Frst Capital et Cathay Innovation. Headline, Hummingbird, NJF Capital, Owkin, Top Harvest Capital et Xavier Niel ont également participé à ce financement.
Un modèle de langage pour accélérer la science
Grâce à ces fonds, la startup va pouvoir développer un modèle d’IA générative. Contrairement à l’américain ChatGPT d’Open AI, ou à l’outil de l’entreprise française Mistral AI, la solution sera spécialisée dans le domaine de la biologie et non un modèle de langage généraliste. Pour l’entraîner, Bioptimus doit d’abord collecter des données. Il s’agira de données publiques et d’informations brutes récupérées sur les tissus, les cellules ou encore des images, via des partenariats avec des entreprises et des hôpitaux. Ensuite, son modèle pourra être utilisé par les chercheurs et les sociétés du domaine de la santé pour accélérer les découvertes. “Nous visons à saisir les lois de la biologie qui sont jusqu’à présent restées trop complexes pour être correctement comprises. Cette compréhension holistique de la biologie à toutes les échelles sera essentielle pour accélérer la science biomédicale et environnementale”, a expliqué le professeur Jean-Philippe Vert, PhD, cofondateur et PDG de Bioptimus, dans un communiqué de presse.
Un outil pouvant intéresser de nombreux secteurs
Bioptimus souhaite proposer rapidement un logiciel de type SaaS, vendu sous la forme d’une licence. L’entreprise envisage également d’adapter son modèle d’IA générative à d’autres secteurs que la santé. “Dès lors que vous avez un modèle qui apprend sur des données liées aux protéines et à l’ADN, tous les domaines qui ont besoin de comprendre le vivant pour synthétiser de nouvelles molécules, comme les sciences de l’environnement, l’agro-alimentaire, la cosmétique, l’énergie, sont susceptibles d’être intéressés”, a expliqué Jean-Philippe Vert à Maddyness. Mais ce n’est pas tout : son outil pourra être réentraîné sur des données privées fournies par des entreprises travaillant dans un domaine thérapeutique particulier. Ainsi, de nombreux acteurs pourraient être séduits par la technologie de Bioptimus. “Je pense que nous pouvons être demain bien plus qu’une licorne”, a d’ailleurs déclaré Jean-Philippe Vert, précisant prévoir une deuxième levée de fonds ces prochains mois.